Conserver efficacement
Conserver les bonnes zones de la bonne manière
La conservation des terres et des eaux douces ne se limite pas à la mise en réserve de zones pour la nature. Le succès dépend de la protection d’un nombre suffisant d’habitats pour soutenir des populations durables de toutes les espèces, ainsi que de la protection des bonnes zones, de sorte que les aires protégées et de conservation puissent fonctionner ensemble comme un réseau écologique.
Alors que nous nous efforçons de construire le réseau de conservation du Canada, nous devons également veiller à ce que les zones que nous conservons offrent la plus grande valeur de conservation possible pour la biodiversité. Les types de renseignements suivants aident les décideurs à déterminer où concentrer les efforts de conservation afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles pour la biodiversité. Il peut s’agir de veiller à ce que les grands sites de conservation soient connectés pour permettre aux espèces de se déplacer, de disposer d’un système standard pour mesurer la biodiversité présente, de cibler les zones où la biodiversité est particulièrement importante, de créer des solutions de financement solides, etc. Ensemble, ces éléments contribuent à garantir que les réseaux d’aires protégées et de conservation protègent les bons endroits de la bonne manière afin de maximiser les résultats en matière de conservation de la biodiversité.
En savoir plus sur les efforts déployés par le Canada pour rendre plus efficace la protection de la biodiversité dans le réseau de conservation du Canada.
Connectivité
Les aires protégées sont reconnues à l’échelle mondiale comme étant le fondement des efforts de conservation de la biodiversité (Margules et Pressey, 2000). Cependant, ces aires ne suffisent pas toujours à elles seules à conserver la biodiversité, surtout lorsqu’elles sont situées dans des paysages dominés par les activités humaines. Pour que les aires protégées contribuent à l’obtention de résultats à long terme en matière de biodiversité, plus particulièrement face à l’augmentation des activités humaines et aux effets des changements climatiques, il est entendu qu’elles doivent être liées écologiquement à d’autres aires protégées et/ou naturelles dans le cadre de réseaux écologiques (Hilty et al., 2020). L’objectif 3 du Cadre mondial pour la biodiversité reconnaît que les aires protégées et autres aires de conservation doivent être écologiquement bien connectées et incluses dans le paysage au sens large afin de contribuer à inverser le déclin de la biodiversité.
Qu’est-ce que la connectivité?
Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la connectivité écologique est le mouvement sans entrave des espèces et le flux des processus naturels qui maintiennent la vie sur Terre.
Les espèces sauvages, par exemple, se déplacent pour accéder à la nourriture et à l’eau, établir de nouveaux territoires, éviter les prédateurs et trouver des partenaires de reproduction. Lorsque la connectivité écologique est perturbée par les activités humaines (p. ex. la perte et la fragmentation de l’habitat en raison de la conversion des terres et de la construction de routes), elle modifie négativement les processus vitaux essentiels qui maintiennent la biodiversité.
Le maintien, l’amélioration et le rétablissement de la connectivité écologique dans les réseaux canadiens d’aires protégées et de conservation aideront à limiter les effets négatifs de la fragmentation de l’habitat, ce qui permettra de préserver la biodiversité et d’aider les espèces à s’adapter aux changements climatiques en fonction de l’évolution des conditions locales. Le maintien de la connectivité écologique entre les aires protégées et de conservation et au sein de celles‑ci présente d’autres avantages, notamment le maintien de la diversité génétique, des voies de migration et des sites de repos ainsi que l’accès des espèces sauvages à une quantité et à une variété de milieux plus importantes. Des programmes tels que le Programme national des corridors écologiques soutiennent la conservation de la connectivité par la création de corridors écologiques dans des aires clés à travers le Canada.
Boîte à outils de la connectivité
La boîte à outils de la connectivité contient des ressources (politiques, orientations, pratiques exemplaires, études de cas, programmes analytiques, etc.) pour aider tous les niveaux de gouvernement, les gestionnaires fonciers et les propriétaires fonciers à faire progresser la conservation de la connectivité dans l’ensemble du pays. Cette boîte à outils est axée sur les ressources qui sont particulièrement pertinentes pour le Canada et fournit des liens vers d’autres excellentes sources d’information.
Cette version Excel de la boîte à outils est accessible sous la forme d’un tableau permettant d’effectuer des recherches et des tris.(dernière mise à jour en août 2024).
Veuillez envoyer un courriel au secrétariat du groupe de travail sur la connectivité si vous souhaitez suggérer une ressource à ajouter.
Références de la boîte à outils
Hilty J., Worboys, G.L., Keeley, A., Woodley, S., Lausche, B., Locke, H., Carr, M., Pulsford, I., Pittock, J., Wilson White, J., Theobald, D.M., Levine, J., Reuling, M., Watson, J.E.M., Ament, R. et Tabor G.M. (2020). Guidelines for conserving connectivity through ecological networks and corridors. Best Practices Protected Area Guidelines Series No. 30. Gland, Suisse : UICN.
Margules, C.R. et Pressey, R.L., 2000. Systematic conservation planning. Nature, 405(6783), p. 243‑253.
Indicateur de connectivité en eau douce (2021)
En collaboration avec le groupe de travail sur la connectivité, les docteurs Guenther Grill et Bernhard Lehner (McGill) ont adapté leur indice mondial des rivières à écoulement libre pour mesurer la connectivité des eaux douces, (en anglais seulement) spécifiquement du point de vue des aires protégées. Cet indicateur sera utilisé pour mesurer les progrès réalisés en matière de connectivité écologique et pour les rapports nationaux et internationaux. Le codage (en Python) de l’indicateur est disponible sur demande.
Veuillez contacter le secrétariat du groupe de travail sur la connectivité pour demander l’accès.
Zones clés pour la biodiversité
Les zones clés pour la biodiversité (ZCB) sont des espaces particulièrement importants pour la survie de la nature. Non seulement sont-ils importants pour la faune, mais ils le sont aussi pour les écosystèmes. Une aire peut devenir une ZCB (Zone clé pour la biodiversité) pour diverses raisons : elle peut comprendre une espèce ou un écosystème menacé, ou encore être une aire de migration ou de reproduction majeure pour une espèce. Pour en savoir davantage sur les ZCB, consultez les ressources ci-dessous.
En savoir plus sur les principales zones de biodiversité
- Coalition canadienne des KBA
- Base de données mondiale sur les KBA (en anglais seulement)
Standard mondial pour l’identification des Zones Clés pour la Biodiversité
Le standard ZCS mondial a été développé par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et fournit les critères pour identifier des Zones Clé pour la Biodiversité.
De la communauté internationale des zones clés pour la biodiversité (ZCB) (en anglais seulement)
La communauté internationale sur les zones clés pour la biodiversité a préparé un séminaire en ligne qui explique le Standard mondial pour l’identification des Zones Clés pour la Biodiversité de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). La présentatrice est la Dr. Charlotte Boyd, présidente du Comité des normes et appels ainsi que la principale auteure des Lignes directrices pour la mise en oeuvre du standard mondial des ZCB.
Standard nationale pour l’identification des Zones Clés pour la Biodiversité au Canada (en anglais seulement)
Adaptée de la standard mondiale ZCS, la standard nationale rigoureuse et quantitative nous permet d’inclure dans notre travail les priorités canadiennes en matière de conservation. Celles-ci comprennent les espèces et les écosystèmes en péril au Canada qui ne sont pas menacés à l’échelle mondiale.
La représentation écologique : conserver un peu de tout
La nature du Canada est très diversifiée, et notre réseau d’aires protégées et de conservation doit représenter cette importante diversité.
Le Canada fait état de la superficie conservée dans chacune des 18 écozones au moyen du programme des Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement (ICDE). Les écozones sont de très vastes zones de la surface de la Terre définies à la fois par des éléments vivants et non vivants. Les Prairies, le Bouclier boréal et les Plaines hudsoniennes sont des exemples d’écozones.
Les écorégions sont des zones plus petites qui reflètent la variabilité existante au sein d’une écozone. Le Canada comprend 215 écorégions terrestres, p. ex. la Prairie mixte, la Forêt d’Avalon (dans le Bouclier boréal) et les Basses terres des côtes de la baie d’Hudson.
Le Comité consultatif national d’En route (CCNER) a recommandé que la représentation écologique soit évaluée à l’échelle de l’écorégion. Mesurer les progrès du Canada à cette échelle, ainsi qu’à l’échelle de l’écozone, nous aidera à conserver un peu de tout.
Cadre écologique terrestre du Canada
Le Cadre écologique terrestre du Canada contient les données spatiales et les données d’attributs à jour sur les écozones et les écorégions du Canada, en date de 2019. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une mise à jour officielle des écorégions du pays, le Cadre écologique terrestre du Canada contribue à la production des rapports nationaux sur la représentation écologique, conformément à l’initiative En route vers l’objectif 1 du Canada. L’ensemble de données est compilé et géré par Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), en collaboration avec les instances provinciales et territoriales. Le Cadre écologique terrestre du Canada est une géodatabase d’ESRIMC avec une projection géographique conique équivalente d’Albers pour le Canada. De plus, nous avons aligné la géodatabase au littoral canadien, comme défini par la série CanVec sur les données topographiques du Canada à l’échelle 1/1 000 000. Bien que la couche de données contienne les plus récentes informations offertes par les instances au moment de la compilation, toutes les parties intéressées par l’utilisation de cette couche doivent noter que les méthodes varient en fonction des instances. La couche de données à l’échelle nationale harmonise les limites des écorégions et les frontières politiques; nous vous invitons toutefois à consulter les données sur les sites Web des provinces et des territoires appropriés pour obtenir de plus amples renseignements sur les méthodes employées pour définir les écorégions au sein de chaque instance.
Économie de la conservation
La valeur de la nature pour notre santé mentale et physique est relativement bien connue. Cependant, la contribution de la nature par rapport aux économies nationales et locales est un sujet qui mérite une plus grande attention. Qu’il s’agisse d’examiner de nouvelles méthodes de financement des zones protégées et conservées à long terme ou de mieux comprendre les économies locales et les emplois créés grâce aux efforts de conservation, de nombreuses discussions importantes doivent être menées autour de l’économie de la conservation
Économie de la conservation (mise à jour en Janvier 2021) (seulement disponible en anglais) – Une compilation de publications récentes qui examinent les impacts économiques de la conservation au Canada et dans le monde.